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Daily Archives: 5 octobre 2009
Saint Thomas travelo
Cet opening est complètement fou et je me lasse pas de le mater en boucle. Ce morceau dingue et surréaliste, ce petit riff en
palm mute qui tourne en boucle, une animation méga colorée qui bouge de partout… et un gros culte du corps féminin. C’est fantastique, et ça colle avec l’anime qui va derrière, et cet anime
c’est Maria✝Holic, diffusé entre Janvier et Mars 2009, ce qui fait de ce post la critique d’un anime quasi-récent, miracle!
Ce truc a tout pour avoir un contenu un peu foldingue. Issu d’un manga très foufou et produit par Shaft, un studio dont je vais
passer le mois d’Octobre à faire les louages et qui a la particularité de faire des animes barrés au possible, le résultat final ne pouvait être qu’un espèce de truc informe pondu au hasard. Hé
bien non, miracle, voici quelque chose de très léger et de différent, au scénario un peu dingue et qui se regarde assez bien.
Comme la typologie le laisse bien supposer, Maria✝Holic est une fiction ayant trait à la joie
catholique, et je dirais même plus, la joie graveleuse des dortoirs catholiques. Si comme moi vous avez passé votre jeunesse dans un établissement privé à dire Amen à tout ce qui bouge, la suite
pourrait éventuellement être comme une petite vengeance par anticipation. Le scénario de base est comme qui dirait juste « un tout petit peu
foutraque ».
Kanako est une jeune fille en fleur qui rentre à Ame No Kisaki, établissement catholique de jeunes filles – et elle compte bien y trouver l’amour. Pour l’instant ça
semble être le scénario le plus neuneu et cliché du monde mais il faut savoir que Kanako a des poussées d’urticaire au moindre contact d’un perso de genre masculin et elle préfère largement son
propre placard. C’est donc dans l’expectative de voir une kilotonne de jeune filles en maillots de bains que Kanako se laisse joyeusement aller en fantasmes et en saignements nasaux quand elle
tombe sur sa copine de chambrée, Maria, que voici que voilà.
Vous l’aurez probablement constaté : Maria est une personne très, très charmante. Excessivement. Longs cheveux blonds qui font
antenne-radar, yeux rouges, démarche féminine moe-moe. Pour aller encore plus loin dans l’exotisme, Maria est toujours
accompagnée de Matsurika, sa servante à la tenue de maid très marquée. Voilà, prenez le temps de savourer joyeusement la grâce et la joie que procure l’image du dessus parce que Maria est… un
mec.
Un « trap » pour ceux qui ne connaissent pas le jargon. Le trap parfait et ultime. Bien entendu, ce cas avéré de « crossdressing » possède une explication toute rationnelle (rationnelle dans
l’échelle de l’anime hein) Kanako va le découvrir par hasard et c’est la que l’un des axes principal du « non scénario » commence : Maria est un tyran, un petit connard manipulateur et génial, un
vrai, un bon. Il maltraite Kanako comme personne, la traite de « sale truie lesbienne », menace de la violer si elle répands ce fameux secret et n’hésitera pas à l’asperger d’essence,
c’est l’amour vache et dominant/dominé entre les deux personnages principaux, tout ça sous l’oeil cynique et désinvolte de Matsurika qui sert ce « pervers travesti » par
obligation.
L’atout principal de Maria✝Holic est donc… Maria. Je ne vais pas vous faire un déballage
hormonal mais ce perso, constamment le cul entre les deux genres, et assez fascinant avec sa méchanceté gratuite, ses grandes tirades diabolique et son attitude « conquérir le monde » imposante et
hilarante à la fois. Un tel hybride, sans aucune finesse ni demi-mesure (ne pensez pas que les deux finissent ensemble, y’a pas moyen) mérite à lui seul le détour, d’autant plus que son doublage
est assez délicieux, tout en contrastes entre les tirades mignonnes et les menaces à la voix grave sorties de nulle part.
Notez que l’orifice en question est précisé dans la réplique d’après!
Voilà pour le postulat de base, qui n’est exploitée que de manière très sporadique au fil des 13 épisodes. Après, c’est du « tranche de
vie », il n’y a pas de réelle intrigue de fond. Certains épisodes contienne plusieurs « sous épisodes » sans réel rapport. Le dénominateur commun, c’est la vie lycéenne de Kanako, qui passe son
temps à fantasmer sur les autres pensionnaires, à saigner du nez, à se retrouver à l’infirmerie et on reprends la boucle (le dernier épisode est assez croustillant car il pastiche ce principe une
demi-douzaine de fois) c’est donc ce qu’on peut appeler un anime tranche de vie qui se base davantage sur les situations que sur un réel scénario de
fond. Les trames scénaristiques sont rares quand elles ne sont pas parodiques (quels sont les sept mystères sanglants du dortoir? Que cache l’horrible syndrome de Tchaikovski en B mineur
??) mais elle restent présentes : latentes, internes, référentielles… ce n’est pas de l’aléatoire pur, mais joyeusement bordélique et surtout un rien
répétitif.
Comprenons nous bien : quand bien même Maria vole la vedette avec son génie sadique, l’héroïne est bel est bien Kanako. Kanako
monologue, Kanako parle toute seule, Kanako l’obsédée sexuelle, Kanako fantasme sur les profs, les élèves, les murs, Kanako yuri, Kanako chante, Kanako fait du ski, bref il y a toujours un tas
inestimables de scènes monologues/délires dans le tout petit crâne de la jeune fille en fleur – elle est un peu conne, et elle le sait – et elle va faire au mieux pour réussir son intégration et
mater au possible. C’est là le paradoxe : la série se base sur l’antagonisme entre les deux personnages. Kanako est l’héroïne de la divine comédie mais elle n’apporte volontairement rien, ne fait
rien progresser, elle tourne en boucle et plus encore. Ce n’est que Mariya qui fait avancer les choses : pourquoi se déguise-t-il? Qu’en est-il de sa fratrie? Quels sont ses liens avec
l’établissement? Bien sûr ces rares moments de lucidité sont ratrappés par des épisodes pouvant s’appeler « Le mystère du soutien-gorge volage » ou bien « La visite médicale de l’Enfer », c’est vous
dire à quel point tout ça est pris au sérieux. On fait fi des enjeux scénaristique à outrance, ça change et c’est très bien fait. Un anime de filles pour les mecs virils.
Ce n’est pas très criant mais l’appartenance au studio Shaft est très révélatrice du style de cet anime : visuellement c’est un joyeux
bordel. L’animation et le dessin sont très agréables, rien à redire, mais Shaft a pris un réel plaisir à poser des bases pour les déconstruire cinq secondes après, à changer de style, à insérer
des cut-scènes sans aucun rapport… mater Maria✝Holic c’est un état d’esprit. Le fond est aussi barré que la forme, il n’y a aucune limites ni conventions
pour présenter une idée ou une scène… mais l’ambiance « catholique » prédomine souvent. Du coup, on va avoir des scènes sous formes de vitrails, d’autres avec des fonds aléatoires et improbables,
encore d’autres avec un style qui change constamment (sur la fin y’a un léger abus d’illustrations parodiant le style très manga-pour-jeunes-filles) – c’est comme mater une balle rebondissante
dans la forme, avec des intrigues parfois un poil plates. C’est un gros paradoxe et c’est assez attrayant, ça fait parfois passer la pilule sans jamais saouler.
Tout ça est entrecoupé d’un nombre ahurissant de références à d’autres animes, estampillés Shaft ou autres d’ailleurs, et on pourra
admirer tout au long de la série l’expression « Gnihi petites culottes » de Kanako sous l’influence d’un nombre assez cyclopéen d’animes. Par ailluers, si vous aimez lire cinquantes trucs à la fois
aussi (mais je tarderais pas à évoquer pire à ce niveau là) c’est pour vous.
On pourrait définir une « ambiance générale » à l’anime, très confinée, stricte comme un dortoir féminin, avec ses statues de la vierge
Marie, ses haies biens taillées, son intérieur luxueux… même la présentation intrinsèque est rigolote : les « annonces d’épisodes » en papier millimétré sont un petit régal (et le petit jingle
qui va avec, qui s’étoffe parfois au fur et à mesure, le genre de petit détail rigolo et bien trouvé) et les animateurs n’hésitent pas à foutre des gimmicks sans aucun intérêt au sein d’un
épisode (genre toujours expliquer telle ou telle expression comme si on savait rien) pour changer un peu des saignements de nez de Kanako – ou des gimmicks sur l’entièreté de la série (comme le
fameux « petit truc rouge » présent sur chaque plan en extérieur, que je soupçonne être Dieu, le seul, le vrai) Ce qui me fait penser que si vous avez maté et aimé Excel Saga, je pense sincèrement
que vous aimerez Maria✝Holic. C’est le même esprit mais avec un genre et des bases bien précises… c’est tout aussi bordélique en l’étant un peu moins…
bref. Graphiquement, c’est aléatoire et hystérique, et assez poussé dans ce sens. Si vous êtes rapidement gavé, tant pis.
La Dreamcast? La … VIRTUAL BOY ??
Autour du trio principal s’établit une petite batterie de personnage à l’importance variable. D’une part, il y a tout les autres
pensionnaires, une grand blonde qui semble avoir un grief envers Maria (qui s’entends bien avec tout le monde, en dépit de son sadisme caché) armée de ses mignions (obsédées par les fruits de
mer) et la joyeuse bande de copines qui vont graviter autour de Kanako. A partir de là : personnages un poil stéréotypés… La petit excitée par tout et éternelle optimiste, la sérieuse à
lunettes qui ne bronche jamais, l’archère sérieuse et mystérieuse. Rien de très marquant, ça meuble un peu, ça le fait pas trop mal, bon. Le meilleur second couteau reste la surveillante du
dortoir, qui se fait appeler Dieu – ni plus, ni moins – et dont la sévérité égale la petite taille. On dirait qu’elle a 8 ans, mais quand Kanako la surprends en train de faire joujou avec des
vieux souvenirs, elle est portée disparue pour les deux prochains jours. Il faut CRAINDRE Dieu. Dieu confisque vos
mangas Yaoi, vous fait chanter et garde le secret des intrigants mystères de l’établissement. Si vous osez échouer à vos examens, la sentence est tellement terrible que vous l’avez déjà
effacée de votre mémoire. Toujours secondée par son chien et son slip-de-tête magique, Dieu est un personnage sympa et bien trouvé.
D’autres persos ont des apparitions aussi courtes que débiles ; je pense immédiatement au padre, seul et unique personnage délibérément masculin de la série, qui
tombe amoureux de Maria mais qui observera un zêle hilarant envers la santé de Kanako, ou bien les profs ou infirmières qui ne sont là que pour les enjeux comiques répétitifs, je commence à le
matraquer là. Les persos sont parfois eux mêmes désolés du tel bordel dont ils sont les acteurs, le quatrième mur et violé à de nombreuses reprises, souvent par Maria qui évoque le fanservice et
les dialogues aléatoires. Parfois, les scénaristes ont l’air de s’en foutre un peu, ils ne s’en cachent pas et le font même pas mal les sagouins! Je veux dire qu’ils lancent des cliffhangers
débiles « Oh mon dieu un monstre tentaculaire débarque » et on en parle pas du tout à l’épisode d’après. Et vous savez quoi? Ca passe. On est pas à ça près, et on est pas là pour la rigueur, ça n’a
rien à faire là, c’est juste absent du cahier des charges. La fin de l’anime est assez représentative : rien n’est « fini », aucune vraie réponse, on s’en tape un peu on est des fous.
L’emballage sonore est lui aussi assez dingue. Outre l’opening ci dessus, Hanaji (le verbe « saigner du nez, CQFD ») bien entraînant et hypnotisant, on a un ending très sympathique, en pixel art et
fourmillant de détails et de variables selon les épisodes. Le syndrome « gag du canapé » un peu. Les petits musiques de fond sont elles aussi bien dans l’ambiance dortoir catho salace : beaucoup
d’orgue, classique ou de barbarie, des petits thèmes absurdes à la flute qui sans êtes immémoriaux sont vraiment sympathiques et léchés. Pour poursuivre dans le foutraque, il est important de dire
qu’après les endings se trouvent un tas de petites séquences crétines n’ayant rien à voir avec ce que vous avez pu mater dans l’épisode qui vient de se terminer. C’est ça la puissance de
Shaft.
En résumé, un anime qui se regarde très bien puisque court, pas prise de tête mais avec pas mal d’éléments très aguicheurs dans un postulat qui pourrait sembler très
classique. Le coté bordélique aide bien, Maria aide bien, l’ambiance et l’identité visuelle aident tout aussi bien. C’est vulgairement sophistiqué quoi. Un anime que je trouve très sous-estimé
(777è au classement My Anime List) et que je préfère par exemple (pour l’instant) à Gurren Laggan, qui lui est classé quatrième. Mystère. A voir dans la joie,
l’amitié, les menaçes de viol et les aliments de la montagne.
Yeah. Maria✝Holic, seul anime qui vous réconcilie avec le concept de
« foi »!
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